Le parc du château : un espace naturel protégé

Sur ses 42 hectares, le parc naturel départemental du château de Sully-sur-Loire est un lieu chargé d'histoire et riche en biodiversité. Il permet de découvrir les richesses naturelles du domaine, en parcourant ses belles allées bordées d'arbres du XIXème siècle.

Un lieu chargé d'histoire et riche en biodiversité.

Le jardin, une véritable passion pour le Duc de Sully

Ce parc est constitué de deux parties : le domaine historique édifié à partir du XVème siècle, anciennement les jardins du château, qui se termine à l'est par la Sange et une zone naturelle, les étangs de Marçon, au sud. 

A partir de 1603, sous Maximilien de Béthune, Duc de Sully, le jardin est redessiné et réorganisé. Des potagers et des vergers sont créés. Les fonctions d'un jardin sont multiples. La principale est d'abord utilitaire : alimenter la table de son propriétaire en légumes frais. Mais le jardin acquiert également un rôle esthétique et d'agrément.

Pour Maximilien de Béthune, le jardin était une vraie passion. Il n'hésitait pas à donner des conseils à ses jardiniers et à tester des expériences de greffes de plantes. Ainsi, le potager contenait une grande variété d'espèces, des plus nobles (asperges, artichauts concombres, melons, salades...) aux légumes associés à la paysannerie (raves, carottes, navets, choux...). Les vergers étaient composés de 200 arbres fruitiers dont 29 sortes différentes de poiriers.

Une curiosité du parc : la grotte de Lourdes

À la demande de la Comtesse de Sully, Marguerite Amelot de Chaillou, une grotte a été édifiée en 1883 avec, semble-t-il, des pierres provenant de la région de Lourdes. Située à l'extrémité nord du parc, elle a été créée dans le but d'agrémenter le jardin. Mais elle ne profitera pas à la Comtesse qui meurt le soir même de la bénédiction du lieu, le 29 mai 1883, ce qui a été perçu à l'époque comme un fort mauvais présage. 

La Sange qui coule sur 17 km se déverse dans la Loire. Cette rivière a été détournée de son lit naturel et régularisée par le duc de Sully afin de pouvoir remplir en eau les douves du château grâce à une vanne visible au sud-est du parc. Elle a été partiellement canalisée et parfois agrandie pour servir de réservoir en cas de crue. Grâce à ce cours d'eau, aux étangs de Marçon et aux douves du château, les odonates (famille des demoiselles et libellules) sont nombreux sur le parc et témoignent d'une bonne qualité des eaux. Parmi les espèces repérées : l'agrion exclamatif, le platycnemis orangé et le caloptéryx vierge.

32 espèces de papillons sont également observables dans le parc. Cette grande variété d'espèces est un indicateur du bon état de santé du site et aussi de la diversité des micro-habitats (zone humide, clairières et bois). L'une des espèces notables du parc est le mélitée du plantain. Il faut remarquer sur le site la large clairière qui constitue un haut point de diversité floristique et faunistique. Par le passé, ce lieu était aussi appelé le "cabinet de verdure" (lieu couvert pour le plaisir, le divertissement et la promenade) et formé d'allées se rejoignant en étoile. Aujourd'hui, les milieux ouverts bénéficient d'un fauchage raisonné et sont propices aux insectes, reptiles et végétaux. Ainsi, cette mégaphorbiaie héberge des orthoptères : sauterelles, grillons, criquets que l'on entend jusque tard le soir.

89 espèces d'oiseaux et 184 de plantes

Le parc compte 89 espèces d'oiseaux de passage ou résidentes. En effet, les sous-bois historiques du site permettent aux volatiles d'être observés plus facilement. Avec un peu de discrétion et de patience, il est possible de croiser peut-être le geai des chênes, la sitelle torchepot et le pic mar. La partie la plus sauvage est dotée d'îles au milieu de l'étang  et représente un haut lieu de nidification pour diverses espèces qui se laissent facilement voir depuis la rive comme : l'aigrette garzette, la grèbe huppé ou le bihoreau gris. Côté plantes, 184 espèces ont été recensées dans le parc. Cette biodiversité importante est due aux différents habitats du parc (mégaphorbiaie, prairie, forêt, zone humide). Chaque milieu contient ses propres espèces.

Le promeneur prend plaisir dans ce parc à flâner entre les allées de tilleuls centenaires, vestiges du jardin d'agrément édifié par Maximilien de Béthune à partir de 1602. Parmi les autres arbres remarquables : les cyprès chauves centenaires plantés le long des douves et qui viennent embellir le lieu. Les cyprès ont pour caractéristique de perdre leurs aiguilles l'hiver et s'adaptent très bien en milieu humide d'où leur taille majestueuse.

Un parcours à énigmes pour amuser petits et grands

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